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Carnet de route de Jean-Jacques Benoît

Ce blog est mon espace d'expression publique sur l'actualité.

Retour de Kinshasa l'extrême.

 

 

EnfantsDesRues.jpg

 

 

Déjà publié le 19 août 2011.

 

 

Un violent coup de poing. A la rate, à l'estomac. De ces coups de poing dont on ne se relève qu'avec le souffle coupé, en titubant, et avec l'envie de vomir.

 

Kinshasa l'extrême, la dure, la presque impossible à vivre sur ses tas d'ordures, de maladies, de pauvreté et de faim. Pauvreté et faim dont on peut mourir à chaque coin de rue. Et pêle-mêle les églises du réveil, les odeurs du brûlis des ordures, les embouteillages, "la brousse" des jardins des trottoirs, la corruption, et la beauté des visages rencontrés.

 

Mégapole de douze millions d'habitants, presque sans vieux, pas le temps de vieillir... et si vous arrivez à la retraite, l'Etat ne la paie pas toujours.

 

Oui, le choc.

 

Et peu à peu le souffle qui revient. Une admirable résistance de survie, des regards, des sourires, des corps qui donnent vie, dans une économie du système D où seulement 5% de la population a un salaire, les 95% autres vivant de l'économie dite informelle.

 

Le "quicherche", chaque matin, se lève pour trouver un boulot, à manger, un endroit pour dormir le soir.

 

Et ces enfants de la rue, souvent accusés de sorcellerie, pour qui je suis allé à Kinshasa. Etonnants! Ils sont environ trente mille ainsi à vivre dans la rue, garçons et filles, à être des "ramasseurs d'immondices ou de braises", à balayer une devanture de restaurant, à se prostituer pour beaucoup de filles dès douze ou treize ans, à consommer du "chanvre"...

 

Enfants dont on devine le grand coeur et la profonde nostalgie pour beaucoup - comme une incompréhension de leur exclusion dans la rue -, rare mélange de dureté et de douce naïveté. Enfants souvent atteints de paludisme aussi, et qui dorment ensemble à quatre ou cinq pour se donner chaud la nuit dans la rue, avec un vague carton tenant lieu de lit.

 

Les admirables, ce sont les hommes et les femmes de ce beau pays du Congo qui s'organisent pour aider ces enfants. Non pas l'Etat, scandaleusement absent de toute forme d'aide sociale quelconque, mais cette société civile d'anciens de la rue, d'organisations laïques et catholiques, qui oeuvrent sans discontinuer à trouver des solutions et à donner espoir.

 

Il en faut, et sans entrave!

 

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B
<br /> Je suis Brady habitant de Kinshasa la poubelle ex leopolville et je tien à confirmer et à soutenir les propos de Jean Jacques. Oui se vrais et se bien la réalité à Kinshasa et le pauvre Congo.<br /> <br /> <br />
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